Retour sur la journée INEDITES du vendredi 20 septembre, organisée par l’ONDES
La première étude portait sur les discriminations dans l’accès à l’emploi dans le domaine de l’enseignement supérieur et la recherche.
La mesure de ces discriminations repose sur la méthode d’un test par correspondance. Le principe consiste à comparer les réponses des recruteurs à des candidatures fictives semblables en tous points, à l’exception de la caractéristique qui doit être évaluée.
Dans cette étude, deux critères sont testés (le genre et l’origine) dans deux professions différentes (assistant de gestion et responsable administratif). Les résultats ont été obtenus à l’aide de deux méthodes de test : un test en réponse à des offres d’emplois et un test par candidatures spontanées adressées à des recruteurs.
Au total, l’étude exploite les résultats de 2 748 candidatures envoyées en 2021 et 2022 à des établissements d’enseignement supérieur et de recherche en France.
Dans ce secteur particulier où les principes d’égalité et d’intégrité structurent largement l’activité, l’étude met en évidence une exposition aux discriminations selon l’origine Nord-Africaine d’une ampleur comparable à celle qui existe dans l’ensemble de la fonction publique. Elle souligne également la sensibilité des résultats à la couverture géographique retenue dans les tests mesurant l’intensité des discriminations.
Les résultats de l’étude ont été présentés par Yannick L’Horty (Univ. Gustave Eiffel, ERUDITE, TEPP-CNRS et directeur de l’ONDES).
Les auteurs et autrices de l’étude : Laetitia Challe (Univ. Gustave Eiffel, ERUDITE, TEPP-CNRS), Yannick L’Horty (Univ. Gustave Eiffel, ERUDITE, TEPP-CNRS), Pascale Petit (Univ. Gustave Eiffel, ERUDITE, TEPP-CNRS), François-Charles Wolff (Univ. de Nantes, LEMNA, TEPP-CNRS).
La seconde étude portait quant à elle sur la dénonciation des discriminations vécues à l’université ; silence, révélation et signalement.
À partir d’une enquête quantitative et qualitative portant sur l'expérience de discriminations à l’université (auprès d'étudiant·es et de membres du personnel), ce rapport analyse les facteurs et les mécanismes qui conduisent à signaler institutionnellement les faits subis, à ne les partager que dans des cercles de proches, ou à rester dans le silence et l’isolement. Il explore également les suites données lorsque les faits ont été signalés, et les effets qu'ont ces diverses formes de « recours » sur les individus.
L’enquête met à jour des obstacles significatifs qui entravent les démarches de signalement à l'université.
Le faible nombre de signalements des discriminations et la très relative réponse institutionnelle peuvent avoir des effets délétères sur les victimes, et sur l’institution universitaire elle-même. Elle permet en effet aux situations discriminatoires de perdurer, avec toutes les conséquences qui en découlent pour les personnes et leurs trajectoires (arrêt des études, changement de filière ou de poste, troubles physiques, atteintes à la santé mentale, etc.).
Les résultats ont été présentés par Géraldine Bozec et Laura Schuft, maîtresses de conférences à l’Université Côte d’Azur et membres de l’équipe ACADISCRI. Auteurs et autrices de l’étude : Géraldine Bozec (Univ. Côte d’Azur, URMIS), Romane Blassel (Univ. Côte d’Azur, URMIS), Cécile Rodrigues (CNRS, CERAPS), Laura Schuft (Univ. Côte d’Azur, URMIS), Christelle Hamel (CNRS-INED, URMIS), Hanane Karimi (Univ. de Strasbourg, LinCS), Pierre-Olivier Weiss (Univ. d’Aix-Marseille, MESOPOLHIS), Ludovic Morand (Univ. de Grenoble, OVE), Marguerite Cognet (Univ. Paris Cité, URMIS), et Fabrice Dhume (Univ. Catholique de Louvain, ESPO - GIRSEF/IACCHOS).
La présentation de ces deux études a été suivie d’une table ronde animée par Aude Stheneur (CPED), avec la participation de représentantes et représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, du Défenseur des Droits et de la mission Égalité-Diversité de l’Université Paris-Saclay.