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Les tiers-lieux de travail : une autre façon de soutenir les transitions sur le territoire francilien

Depuis la crise sanitaire, les tiers-lieux connaissent une hausse d’intérêt de la part des télétravailleurs. Ces espaces de travail partagés et hybrides offrent à leurs usagers une nouvelle manière de travailler plus dynamique et collaborative.

Véritables vecteurs de changement sur des questions de transition écologique, sociale, économique et numérique, les tiers-lieux font désormais partie de l’équation politique d’aménagement des territoires.

 

Repenser nos façons de travailler

 

À l’automne 2021, l’Institut Paris Region, le laboratoire de recherche Smart Lab LABILITY et la Région Île-de-France ont mené une enquête afin de comprendre le fonctionnement de ces tiers-lieux et de mesurer l’impact de la crise sanitaire sur leurs activités.

Les résultats de l’enquête révèlent notamment que l’Île-de-France concentre plus de 1000 tiers-lieux d’activités avec une forte progression de création depuis 2018. Parmi eux, on distingue quatre types d’espaces :

  • les espaces de coworking, portés par une communauté d’utilisateurs (indépendants, micro entrepreneurs, startups…) qui y travaillent de manière collaborative,
  • les bureaux mutualisés, comme les télécentres ou les centres d’affaires,
  • les Fablabs, où les usagers peuvent piloter des machines-outils (imprimantes 3D, découpe laser…)
  • les lieux d’accompagnement, comme les incubateurs ou les hôtels d’entreprises
 

    Ces lieux hybrides offrent à leurs usagers une opportunité de repenser leur manière de travailler. En effet, 50% d’entre eux proposent un espace (laboratoire ou atelier) permettant d’expérimenter dans des domaines comme l’innovation sociale, l’artisanat, l’agriculture ou encore l’éducation. En plus de permettre une mutualisation des moyens, ces initiatives favorisent le partage de connaissance et l’émergence de projets communs entre les différentes structures.

    Ces nouvelles pratiques, couplées à la généralisation du télétravail, pourraient faire évoluer les choix de localisation des actifs et contribuer à la réflexion des entreprises sur les lieux de télétravail de leurs employés qui gagneraient en qualité de vie.

    Des acteurs engagés en faveur des transitions
     

    Il y a aujourd’hui un intérêt croissant de la part des politiques publiques qui tentent d’inciter au développement des tiers-lieux de travail ou de les accompagner. En zone périurbaine ou rurale, ils offrent un potentiel de reconquête économique en fournissant des services aux éventuels utilisateurs tout en créant de la valeur et du lien social.

    Le foisonnement de ces espaces rebat indirectement les cartes des stratégies d’aménagement du territoire et d’attractivité résidentielle. Ils sont nombreux à être engagés dans l’économie circulaire en proposant des ateliers de réparation d’objets ou des activités de ressourcerie ou de recyclerie. 52% d’entre eux suggèrent à leurs usagers de moins consommer en les incitant au zéro déchet.

     

    En mettant en place des actions en faveur des transitions écologiques et économiques, ils s’alignent avec les objectifs sociaux et environnementaux inscrits dans les politiques régionales et deviennent ainsi des acteurs cruciaux du développement des villes et des territoires.

     

    Lire les résultats de l'enquête

     

    Équipe projet :

    Carine Camors, socio-économiste à l'Institut Paris Region, agence d'urbanisme de la région Île-de-France
    Souleymane Mbaye, post-doctorant en économie à l'Université Gustave Eiffel (mobilisé dans le cadre du Smart Lab LABILITY)
    Julia Charrrié, chargée de mission Tiers-lieux au sein de Région Île-de-France
    Frédéric Prévost, géographe et géomaticien à l'Institut Paris Region