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Le colloque final du projet ANR URFé « Aménagement de l’espace urbain et mobilités à faible impact environnemental », se déroulera les 28 et 29 novembre 2024

Le colloque final du projet ANR URFé « Aménagement de l’espace urbain et mobilités à faible impact environnementa », organisé par les laboratoires LMA (Université Gustave Eiffel), LIVE (CNRS-Université de Strasbourg), LIEU (Aix-Marseille Université), IDEES-Caen (CNRS-Université Caen), MATRIS (CEREMA-CY Paris Cergy Université) et l’OUVEMA (Université de Lausanne), aura lieu à l’Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires à Marseille les jeudi 28 novembre et vendredi 29 novembre 2024. À cette occasion et à travers une interview, Frédérique Hernandez, directrice de recherche au laboratoire LMA (Laboratoire Mécanismes d’Accidents) et responsable scientifique du projet ANR URFé, nous en dit plus sur le projet ANR URFé.

  • Bonjour Frédérique, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

« Bonjour, je suis Frédérique Hernandez, directrice de recherche du laboratoire LMA (Laboratoire Mécanismes d’Accidents) depuis septembre 2019 et responsable scientifique du projet ANR URFé. Je suis architecte de formation, et ma discipline académique est l’urbanisme-aménagement. »

 

  • Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le projet ANR URFé ?

« En septembre 2019, nous avons souhaité répondre à l’appel à projets générique de l’ANR, sur l’axe « Sociétés urbaines, territoires, constructions et mobilités ». L’originalité du projet portait sur le fait d’aborder ces mobilités émergentes (vélo et trottinette) du point de vue de l’hospitalité de l’espace urbain. Nous nous sommes interrogés : l’espace urbain offre-t-il des conditions de déplacement confortables et sûres pour ces mobilités ?

Cette proposition a été évaluée par l’ANR durant la COVID-19, dans un contexte d’augmentation de l’usage du vélo dans l’espace urbain des grandes agglomérations. Parmi les enjeux scientifiques, pour le laboratoire LMA, il était important de mieux comprendre l’accidentalité de ces modes de déplacement, dont le développement de l’usage s’est accompagné d’une forte hausse du nombre de victimes d’accidents.

Notre objectif et hypothèse de recherche étaient les suivants : « Comment mieux accueillir dans l’espace urbain le développement de ces modes légers pour répondre aux attentes de ces usagers et des habitants, et accroître la contribution de ces modes à une mobilité durable ? »
 Nous avons identifié trois principaux obstacles :
 

  • L’accidentalité importante qui touche ces modes de déplacement,
     
  • L’adaptation insuffisante de l’espace urbain aux caractéristiques de ces modes de déplacement (avec l’hypothèse d’un écart entre les besoins des cyclistes pour leur mobilité et la manière dont étaient traités les aménagements cyclables dans les requalifications de voiries et d’espaces publics),

  • La mutation du contexte de l’action publique, qui semblait prise de court par la rapidité des évolutions, accompagnées de l’arrivée d’acteurs et de dispositifs inédits, tels que, depuis 2017, la manière dont les opérateurs de free-floating se sont parfois imposés dans les villes. Et d’ailleurs, nous avons constaté une inflation une évolution de la réglementation locale (ville de Paris, ville de Lyon) au sujet de l’utilisation des trottinettes en free-floating.
    Nous avons ressenti qu’il y avait un réel besoin de la part des collectivités d’être actives et impliquées, c’est pourquoi nous les avons associées à ce projet à travers la participation des Agences d’Urbanisme des terrains d’études du projet (ADEUS pour l’Eurométropole de Strasbourg, AGAM pour la Métropole Aix-Marseille-Provence, et Urbalyon pour la Métropole de Lyon). »

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur les partenaires qui ont participé à ce programme de recherche ?

« Le consortium scientifique mené par le LMA (Université G. Eiffel), associé l’UMR LIVE (CNRS-Université de Strasbourg), le laboratoire LIEU (Aix-Marseille Université), l'UMR IDEES Caen (CNRS-Université Caen Normandie et le laboratoire MATRIS (Cerema-CY Paris Cergy Université). Nous avions également un partenaire étranger : L’IGD de l’Université de Lausanne.
Ce consortium était pluridisciplinaire (transport, urbanisme, géographie, sciences politiques, droit), de façon à pouvoir traiter les différents obstacles identifiés, étaient de natures diverses). »
 

  • Quels sont selon vous les enjeux des nouvelles formes de mobilité actuelles ? Et plus précisément des mobilités individuelles légères ?

« Je pense qu’il y a un enjeu majeur qui est d’assurer la sécurité de ces modes. En effet, ils présentent un risque d’accident par kilomètre parcouru élevé, et du point de vue des mécanismes de blessures, ils sont considérés comme des usagers vulnérables du fait de l’absence de protection. Par ailleurs, ces modes légers, facilement embarquables, présentent un potentiel pour des déplacements intermodaux, combinés aux transports collectifs. »
 

  • Selon vous, quel est le rôle des collectivités face à ces nouvelles formes de déplacement ?

« Concernant le vélo, les métropoles que nous avons observées encouragent son utilisation, à travers des schémas-directeurs vélos, elles cherchent à restructurer leurs réseaux, cependant elles n’ont pas toutes les mêmes enjeux, car elles n’ont pas les mêmes trajectoires concernant l’accueil de ces modes et leur niveau de pratiques. Concernant la trottinette, les villes étudiés se sont positionnées différemment, par exemple Strasbourg a interdit les dispositifs de trottinettes en free-floating. »


Retrouvez le programme du colloque final ANR URFé
Le site du projet : https://urfe.univ-gustave-eiffel.fr/