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La Chaire « Valorisation des terres urbaines », portée par l’EIVP et le Groupe ECT, a organisé un colloque sur le thème « Les terres urbaines : quels usages pour des territoires résilients ? »

Les 21 et 22 janvier 2025, l'École des Ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP) a accueilli la troisième conférence de la Chaire "Valorisation des terres urbaines", coorganisée avec le Groupe ECT.

L’EIVP et L’ECT, des acteurs engagés, connus et reconnus
Au sein de l’Université Gustave Eiffel, l'EIVP propose une offre de formations complète en génie urbain, de Bac à Bac+8 : une formation d’ingénieur.e, des Mastères Spécialisés et un ensemble de formations universitaires ou continues. L’École forme les professionnels qui répondent à l’ensemble des enjeux liés à la conception, la réalisation, la gestion et l’exploitation des villes et des territoires, avec une approche transversale et innovante des projets.
L'ECT est une entreprise reconnue qui a une vocation d’aménagement non-bâti par la valorisation de terres excavées des chantiers du BTP. Les actions d'ECT s'inscrivent dans une stratégie d’économie circulaire : réutiliser les terres excavées des chantiers urbains pour s’engager avec les collectivités locales dans des projets d’aménagements concertés et durables. 

La valorisation des terres urbaines : un enjeu crucial pour la résilience des territoires
Les terres urbaines, notamment celles issues des excavations liées aux travaux de construction et de démolition, représentent une ressource abondante mais souvent négligée. En France, les déchets du BTP sont les plus produits, avec plus de 100 millions de tonnes générées chaque année. Parmi ces déchets, les terres représentent une part importante : en Île-de-France, par exemple, 60 % des déchets du BTP sont des terres, dont 90 % sont inertes et non polluées. Cette situation pose la question de la gestion de ces terres et de leur réutilisation pour contribuer à la transition écologique.

Les apports de terres en milieu urbain peuvent avoir plusieurs justifications, comme la nécessité de remédier à la qualité dégradée du sol existant ou à son inadéquation avec les cultures prévues. Ces terres sont souvent utilisées lors de la création ou de la rénovation des espaces verts (jardins, parcs, squares, etc.) ou lorsqu'il est nécessaire de rendre perméables des terrains initialement imperméabilisés, tels que des zones bétonnées ou des terrains industriels. Toutefois, dans un contexte où la mise en décharge des terres excavées devient de plus en plus problématique, il est impératif de trouver des solutions alternatives.

Un modèle intégré pour la gestion et la valorisation des terres
Au cours de ces deux journées d’études, les chercheurs, praticiens et décideurs ont pu échanger sur la mise en œuvre d’une démarche intégrée pour la gestion et la valorisation à long terme des terres urbaines. Comment réemployer ces terres tout en contribuant à la renaturation des sols et à la préservation de la biodiversité ? Comment intégrer ces pratiques dans les politiques d’aménagement du territoire ? Et, plus spécifiquement, quel rôle les terres excavées peuvent-elles jouer dans la lutte contre l'artificialisation des sols et dans le respect des objectifs du "Zéro Artificialisation Nette" (ZAN).

Le sujet des approches novatrices, telles que l'utilisation de substrats fertiles issus de terres inertes amendées, pour la création de sols fertiles en milieu urbain a également été abordé. Cette démarche permettrait de favoriser l’économie circulaire, en réutilisant des terres excavées plutôt que de les envoyer dans des installations de stockage de déchets qui sont déjà proches de la saturation. Cette approche contribuera à réduire l'impact environnemental des grands travaux tout en répondant aux besoins de développement urbain.

Résilience climatique et terres urbaines, un double défi
La question de la résilience des territoires face aux changements climatiques a également occupé une place centrale dans les discussions et débats. L’une des conclusions des précédents colloques de la Chaire VTU a été de montrer que les terres urbaines peuvent être une ressource précieuse pour améliorer la résilience des villes face aux événements climatiques extrêmes, tels que les canicules ou les inondations. En réutilisant ces terres pour des projets de renaturation ou pour la création de nouvelles zones de verdure, les villes peuvent améliorer leur capacité d’adaptation tout en renforçant leur rôle d'acteur de l'économie circulaire.

La Chaire "Valorisation des terres urbaines" de l'EIVP et de l'ECT représente un véritable espace de réflexion et de proposition pour répondre aux défis liés à la gestion des terres en milieu urbain. À travers ces journées d’études, les deux entités soulignent l'importance de réconcilier urbanisme, transition écologique et résilience climatique. Cette perspective suggère une collaboration entre les différents acteurs de l'aménagement du territoire afin de transformer une ressource, parfois négligée, en levier pour des villes et territoires plus résilients, face aux enjeux environnementaux actuels.