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Une soirée « Ciné d’époque » pour le Centenaire Gustave Eiffel

Gratuite, sur inscription, une séance de projections de films rares tournés entre 1900 et 1923 est organisée à l’occasion du centenaire de la disparition de Gustave Eiffel. Rendez-vous le 12 décembre à 19h dans l’amphithéâtre Bienvenüe pour cet hommage filmique et musical inédit au « magicien du fer ».

Il ne s’agit pas d’une séance de ciné-concert ou d’une soirée costumée mais bien d’un spectacle cinématographique tel qu’il aurait pu être proposé au début du siècle dernier : chansonnettes en ouverture et en fermeture, projections de films muets aux genres variés, accompagnement musical par un orchestre…

La soirée « Ciné d’époque » organisée dans le cadre du Centenaire Gustave Eiffel a été minutieusement préparée par Carole Aurouet, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en études cinématographiques à l’Université Gustave Eiffel.

L’événement va représenter un hommage original au créateur de la tour Eiffel, construite en seulement 26 mois et inaugurée en 1889 à l’occasion de l’Exposition universelle et du centenaire de la Révolution française.

Une séance hybride de films que Gustave Eiffel aurait pu voir de son vivant

 

« Si vous voulez rire, allez demain soir au cirque-théâtre. Vous assisterez à la fameuse Course à la perruque qui vient d’obtenir un succès fou à Paris. Vous verrez Toto gâte sauce accomplir ses farces extraordinaires. (…) Ce sera la fête du rire. » Parue en 1906 dans les pages du Petit Courrier, cette chronique invite à nouveau à visionner l’un des films projetés ce 12 décembre. De 19h à 21h, la soirée proposera en effet une sélection de films rares « que Gustave Eiffel lui-même est susceptible d’avoir vu de son vivant, tournés quelques années après l’invention du cinématographe en 1895 » précise Carole Aurouet. Ces copies numériques et restaurées mises à disposition par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et ses partenaires rythmeront une séance de projections hybride mêlant une vue documentaire, une scène comique, un film d’animation, un film de famille de Gustave Eiffel dans le jardin de Sèvres ainsi que le moyen métrage Paris qui dort, réalisé par le cinéaste d’avant-garde René Clair.

Un film projeté seulement deux fois en 123 ans.

Carole Aurouet

Maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en études cinématographiques à l’Université Gustave Eiffel

« Le premier film projeté revêt un caractère exceptionnel : il n’a été diffusé que deux fois en 123 ans » souligne l’organisatrice de la soirée. Il s’agit d’une vue de la tour Eiffel depuis le pont d’Iéna, tournée par les frères Lumière au format expérimental de 75mm dans l’idée de la projeter sur un écran géant de 720m² à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris de 1900. Pour des raisons techniques et par manque de temps, cette projection n’a pas pu avoir lieu, mais les négatifs des films ont depuis été restaurés au format 8K par le CNC grâce à un appareil conçu avec la société anglaise FilmLight.

 

De la recherche d’archives à la conception musicale

 

« Enregistrée sur de la pellicule en nitrate de cellulose, très inflammable, une grande partie de la production cinématographique de ces années a disparu » rappelle l’enseignante-chercheuse qui a parcouru pendant plus d’un an les archives filmiques du CNC, de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé ou de Gaumont à la recherche de liens entre le cinéma, Gustave Eiffel et sa création la plus emblématique.

Comme le faisaient les pianistes ou orchestres de l’époque, une trentaine de musiciens de la compagnie Les Planches à Musique accompagneront certaines projections en direct, sous la direction musicale de Mathias Szpirglas, maître de conférences en sciences de gestion à l’Université Gustave Eiffel. Des vidéos d’entretiens avec les organisateurs de la soirée seront également diffusés dans le hall afin d’éclairer les spectateurs sur la genèse de cet événement, la restauration du patrimoine cinématographique ou encore la conception de l’accompagnement musical.

Cette soirée « Ciné d’époque » fait par ailleurs écho à celles organisées dans le cadre du projet ANR CINÉ08-19 auquel participe Carole Aurouet ainsi qu’à une récente publication de l’enseignante-chercheuse sur le média The Conversation : La tour Eiffel, muse du cinéma muet. Elle y relate notamment « comment la Dame de fer a nourri l’inspiration de nombreux artistes, en particulier dans le cinéma, considéré comme un art à part entière à partir des années 1920. »