L'« alt-right », résurgence digitale de l'extrême droite américaine, entre idéologie et technologie, au cœur de la thèse de Maxime Dafaure, doctorant à l’Université Gustave Eiffel

Maxime Dafaure, doctorant et enseignant à l’Université Gustave Eiffel, consacre sa thèse à l’« alt-right », en tant que manifestation contemporaine de l’extrême droite américaine. Son travail analyse la manière dont ce mouvement combine héritage idéologique et innovations technologiques pour façonner de nouvelles dynamiques politiques.
• Présentez en quelques mots
“Je suis doctorant et enseignant à l’Université Gustave Eiffel. Ma thèse porte sur l’alt-right, la droite soi-disant alternative aux États-Unis, et sur son articulation dans le paysage politique, social et culturel contemporain. Je m’intéresse également aux intersections entre l’histoire, la politique, l’identité, et les cultures populaires et numériques. Depuis 2018, j’enseigne la civilisation américaine et la traduction à l’Université Gustave Eiffel.”
• Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique ?
“J’ai fait un master en études anglophones, axé sur la langue, la culture et la société. J’ai décidé de poursuivre un doctorat car j’avais une excellente relation avec mon directeur de recherche, William Dow, ce qui m’a poussé à approfondir mes recherches.”
• Qu'est-ce qui vous a motivé à choisir l'Université Gustave Eiffel pour mener vos recherches ?
“C’était surtout la familiarité avec les lieux et la relation avec certaines personnes de l'université. Cela m’a permis de choisir un cadre de travail confortable et adapté à mes recherches.”
• Qu’est-ce qui vous a amené à vous spécialiser dans l'étude de l'alt-right et des mouvements politiques aux États-Unis ? En quoi ce sujet est-il particulièrement pertinent aujourd’hui dans le contexte politique et social actuel ?
“Lors de mes études de master, je me suis intéressé aux contre-cultures. Au moment où je réfléchissais à un projet de thèse, au début du premier mandat de Trump, il y avait un mouvement qui se présentait justement comme une contre-culture aux États-Unis, mais cette fois-ci en ligne, et politiquement très à droite. Cette période m’a particulièrement marqué et a suscité en moi un fort intérêt en tant que chercheur. Avant de commencer ma thèse, j’ai effectué beaucoup de recherches préliminaires pour comprendre comment ce mouvement, bien qu’il se revendique comme alternatif, s’inscrit dans une tradition plus large, notamment aux États-Unis.”
• Dans votre thèse, vous explorez l'articulation de l’alt-right dans le paysage politique, social et culturel. Quels sont, selon vous, les principaux facteurs qui ont permis à ce mouvement de se développer et d’influencer le discours politique aux États-Unis ?
“L’alt-right a su très bien maîtriser les codes des réseaux sociaux. Elle a aussi largement joué sur des questions telles que la domination de l’homme blanc et la remise en question des statuts traditionnels aux États-Unis. Ces éléments ont contribué à la montée en puissance de ce mouvement et à la remise en question de structures qui semblaient établies depuis longtemps.”
• En tant que chercheur, quels défis rencontrez-vous lorsque vous travaillez sur un sujet aussi sensible et controversé que l’alt-right ?
“Les défis sont nombreux. Tout d’abord, il se passe constamment quelque chose de nouveau dans ce domaine, ce qui rend le travail difficile et en perpétuelle évolution. De plus, la difficulté de travailler sur l’espace numérique, qui est presque infini, complique encore les choses. Le sujet est également lourd, notamment en raison des contenus violents et de l’impact psychologique qui peut en découler.”
Travaux et références
- Thèse « L’ alt-right » : résurgence en ligne de l'extrême droite états-unienne, entre tradition idéologique et innovation technologique ».
- Page ResearchGate
- Journée d'étude co-organisée par Maxime Dafaure
- Article The Conversation
- Article Les Echos
Publié le 25 février