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Future Days Nantes : retour sur le premier acte des Future Days 2024

Le premier acte des Future Days 2024 a eu lieu le 9 septembre sur le campus de Nantes. Rassemblés autour du thème : « Gestion des milieux aquatiques et de la ressource en eau : enjeux et perspectives », chercheurs de l’université et intervenants extérieurs ont pu échanger au cours de la journée. Retour sur cet évènement avec Éric Gaume, directeur adjoint du campus de Nantes et organisateur de ce premier acte.

Pour l’édition 2024, les Future Days se sont fixés un thème général : « L’eau une ressource essentielle à maîtriser ». Chacun des campus proposent une déclinaison différente de ce thème général. Pour le 1er Acte à Nantes le 9 septembre, c’est le thème : « Gestion des milieux aquatiques et de la ressource en eau : enjeux et perspectives » qui a été choisi.

« Le choix de ce thème a été motivé par sa grande actualité, d’abord parce que les milieux naturels aquatiques et la ressource en eau sont et vont être très fortement impactés par le changement climatique.  Un des premiers impacts clairs du dérèglement climatique est la perturbation des régimes hydrologiques, avec notamment une diminution attendue très marquée des débits cours d’eau en été. C’est l’une des conclusions du programme Explore2, qui cherchait à évaluer à partir des projections les impacts du changement climatiques sur le débit des rivières et les ressources hydrologiques. La deuxième raison c’est qu’il y a une actualité localement en Pays de Loire. Des études, HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages, Climats) sont en cours, qui visent à définir les volumes d’eau prélevables sur l’ensemble des cours d’eau de la région, compatibles avec le bon état écologique. Ces études vont aboutir à la définition de plans territoriaux de gestion de l’eau. C’est aussi une région qui se prépare à la pénurie d’eau, notamment pour les usages agricoles, avec pour conséquence une multiplication de projets de retenues d’eau, qui font débats localement et nationalement. »

Pour répondre à toutes les questions qui se posent, la matinée a été organisée autour de deux séquences. Elle a débuté par un état de la recherche sur le sujet à l’Université Gustave Eiffel au travers de trois présentations par des chercheurs de l’université. C’est tout d’abord le Service National d’Observation des environnements urbains (SNO Observil), labellisé par le CNRS qui a été présenté. L’observatoire vise à étudier la circulation d’eau, d’air, d’énergie et de matière dans un milieu urbain en évolution, à travers la mutualisation d’observations réalisées sur des territoires urbains variés. Il est coordonné par Fabrice Rodriguez (GERS-LEE). L’état de la recherche sur la pollution des rivières par les macro et microplastiques a été présenté ensuite par Johnny Gaspéri (GERS-LEE). La dernière intervention de Bérengère Lebental (COSYS) portait sur un projet très innovant de conception de nanocapteurs pour la surveillance de la qualité de l’eau. Le projet vise à produire des capteurs multisensoriels basés sur le principe de « papilles électroniques », capables de mesurer une large gamme de polluants à un coûts réduits pour permettre une commercialisation et une diffusion à grande échelle. Ce travail s’inscrit dans des partenariats internationaux, notamment avec le Portugal et l’Inde.

« Pour les actualités scientifiques, nous avons choisis de présenter trois projets emblématiques. L’idée était de montrer à la fois l’excellence de la recherche à l’université et la diversité des sujets de recherche. Nous avons pu voir une présentation du Service National d’Observation des environnements urbains, piloté par un chercheur de l’Université, Fabrice Rodriguez, qui est une initiative nationale motrice pour documenter les changements en cours. Nous avons ensuite pu entendre un des plus grands spécialistes français de la pollution de l’eau par les macro et microplastiques qui est sur le campus de Nantes de l’université, Johnny Gaspéri. Enfin pour la dernière intervention, il nous semblait important de nous intéresser à l’innovation technologique produite par l’université, avec le projet de nanocapteurs pour contrôler la qualité de l’eau de Bérengère Lebental. On a donc eu un panorama assez large des activités de recherches, de l’observation du territoire au développement de nanotechnologies de pointe. »

Les présentations ont ensuite laissé place à une table ronde sur la gestion de l’eau dans les Pays de Loire, animée par Eric Gaume et accueillant Claire Magand, de l’Office Français de la Biodiversité, Philippe Gilles, directeur du cycle de l’eau de Nantes Métropole, Morgan Priol, directrice de la délégation de Nantes de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et Virginie Guichard, de la Chambre d’agriculture de la région Pays de Loire. Cette table ronde, composée des différents acteurs locaux de la gestion de l’eau, à permis des échanges sur la ressource en eau, ses usages et les perspectives locales sur leurs évolutions suite au changement climatique en cours.

« Nous avons réuni pour cette table ronde les représentant des acteurs majeurs de la gestion de l’eau de la région et particulièrement du territoire Nantais. D’abord Claire Magand de l’Office Français de la Biodiversité, l’instance moteur au niveau académique sur la question, c’est la référence pour les administrations en matière de connaissance de la ressource en eau. Qui plus est, Claire Magand a coordonné le projet Explore2, un travail très important de prospective sur ce que seront les ressources en eau dans les années à venir en France.

Il nous semblait ensuite essentiel de recevoir deux représentants d’usager très différents : Philippe Gilles responsable des services d’eau potable et de gestion des eaux usées sur la métropole, ainsi que Virginie Guichard de la Chambre d’agriculture pour avoir le regard du monde agricole sur la question. Le monde agricole étant l’usager le plus important de l’eau, avec 70 % des prélèvements et 90 % de la consommation d’eau en été, elle a pu nous faire état des réflexions en cours sur l’adaptation de celui-ci au changement en cours.

Enfin pour compléter ce tableau nous avons reçu Morgan Priol, de l’Agence de l’eau Loire Bretagne, le principal levier de l’action publique, qui oriente les politiques d’investissement et d’aménagement dans le domaine de l’eau au travers de ses financements. Morgan Priol a notamment pu faire un point sur les études HMUC en cours et sur la préparation du 12ème programme de soutien de l’agence et qui sera un document majeur pour l’aménagement de l’eau dans la région. »

Les discussions initiées durant la matinée se sont ensuite poursuivies autour d’un déjeuner convivial. Durant l’après-midi les participants ont pu prendre part à un atelier fresque de l’eau ainsi qu’à une visite des laboratoires et équipements du campus.

« Une soixantaine de personnes ont assisté à la journée, avec une participation importante d’externes, particulièrement de spécialistes du sujet, issus des différentes administrations locales. Leur venue nous permet de confirmer que nous avons proposé un programme attractif pour tous, mais aussi les spécialistes du sujet. C’est un évènement important pour le rayonnement de l’université et en particulier du campus localement, notamment sur ces sujets ou nous sommes un peu moins attendus. Il nous permet de nous mettre en avant à la fois sur l’excellence de nos recherches mais aussi comme espace de discussion entre tous les acteurs locaux. Leur présence montre l’importance de ces partenariats. Ce type d’évènement nous permet de consolider les liens que nous entretenons avec les acteurs locaux et peut-être à plus long terme, d’en tisser de nouveaux. »

Les Future Days 2024 se poursuivent, les inscriptions pour l’acte III le 1er octobre sur le campus de Versailles, l’acte IV le 8 octobre sur le campus Méditerranée, l’acte V le 17 octobre sur le campus de Paris et l’acte VI le 24 octobre sur le campus de Lyon sont ouvertes. Rendez-vous sur la page des Future Days pour vous inscrire !

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